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Le Récap' du 07/03

Visite historique du Pape en Irak


Vendredi, le Pape François a atterri sur le sol Irakien pour y entamer une visite de quatre jours. C’est la première fois que le chef de l’Église catholique se rend en Mésopotamie, berceau des trois monothéismes. Une visite qui s’effectue dans un contexte relativement tendu, tant au regard de la situation sanitaire que sécuritaire. L’Irak, qui a atteint cette semaine un nouveau record de contaminations, connait un régime de confinement strict tandis qu’elle paye la rivalité irano-américaine, plusieurs attaques à la roquette ayant frappé son territoire ces dernières semaines.

Mais qu’importe, le Pape s’est bien rendu en Irak, et sa visite est symbolique à plus d’un titre. Il s’agit d’abord d’apporter du soutien aux chrétiens d’Irak, persécutés comme d’autres minorités par Daesh, et dont le nombre a fortement réduit depuis 20 ans. Le Pape les a rencontrés aujourd’hui au Kurdistan Irakien, dans plusieurs villes et notamment à Mossoul, qui avait été le fief de l’EI dans le pays. Cette visite, exceptionnelle, est un message fort adressé à cette branche ancienne de la chrétienté, beaucoup éprouvée depuis une vingtaine d’années. Elle a aussi permis la rencontre entre le Pape et l’Ayatollah Ali al-Sistani, son homologue chiite. C’était hier, dans la ville sainte chiite de Najaf. C’est la première fois que le Pape rencontre un haut membre du clergé chiite, dont la communauté représente aussi une minorité en Irak. Les deux hommes se sont entretenus en privé et ont livré un message de paix et d’unité, Ali al-Sistani affirmant dans un communiqué que la minorité chrétienne d’Irak devait bénéficier de « tous les droits constitutionnels » et « vivre en paix et en sécurité » avec le reste des irakiens. Ils ont aussi dénoncé les extrémistes et le terrorisme qui trahissent et abusent de la religion.


Rencontre entre le Pape et l'Ayatollah Ali al-Sistani, samedi



La journée de samedi s’est ensuite prolongée à Ur, berceau d’Abraham, père des religions du Livre, où s’est tenu un sommet inter-religieux en présence des représentants de presque toutes les composantes religieuses de la région, à l’exception des juifs.

Ce marathon n’est cependant pas que religieux. L’irak souffre d’un important déficit d’image à l’international, et n’a plus reçu de visite officielle depuis des dizaines d’années. La visite du Pape représente donc aussi une grande opportunité diplomatique pour l’État Irakien. Ainsi, c’est le Premier Ministre qui a accueilli le pontife à Bagdad vendredi, avant que ce dernier ne se rende au palais présidentiel pour assister à une cérémonie officielle, s’entretenir avec le président de la république puis rencontrer différentes autorités de l’État irakien.

Le voyage pontifical s’achèvera demain, clôturant une séquence symbolique inédite pour l’Irak. Une courte parenthèse durant laquelle le pays a renvoyé une actualité différente, hors de la pandémie et de la forte tension géopolitique régionale. Une parenthèse de courte durée.

Le parlement se réunit en Chine cette semaine


Un autre évènement majeur s’est ouvert vendredi : la session annuelle du Parlement chinois. Lors de ces rendez-vous, le gouvernement a pour habitude de présenter les orientations politiques de l’année à venir. Cette édition à ceci de particulier qu’elle inaugure le 14e plan quinquennal, qui organisera l’économie chinoise pour les prochaines années. C’est pourtant le cas de Hong-Kong qui a dans un premier temps retenu l’attention. Le gouvernement a en effet exprimé sa volonté de légiférer à nouveau sur la province autonome pour réformer son code électoral et ainsi finir de museler l’opposition pro-démocratie. Cette annonce est intervenue alors que se tient cette semaine le procès fleuve d’une cinquantaine de détenus - dont presque tout les anciens députés de l’opposition - arrêtés fin février pour avoir participé à l’organisation d’élections primaires non-officielles en juillet dernier. Ils sont accusés de « complot en vue de subversion », un chef d’accusation crée par la loi de Sécurité Nationale, imposée par la Chine en juin 2020, qui fut première étape de la répression de l’opinion. Le barreau de Hongkong dénonce les conditions très dures qui entourent ce procès : une accusée a fait un malaise en pleine audition tandis que quatre personnes ont été hospitalisées, la presse met en cause leurs conditions de détention.

Outre la mise au pas de l’ancienne colonie britannique, le gouvernement a aussi annoncé plusieurs objectifs économiques pour la République Populaire de Chine. Il a par exemple pris de nouveau engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’horizon 2030. Une mesure qui s’inscrit dans l’objectif global fixé par le président Xi Jinping d’atteindre la neutralité carbone en 2060. Par ailleurs, si la Chine sort renforcée politiquement et économiquement d’un peu plus d’un an de COVID, elle cherche à réduire ses vulnérabilités dans le cadre de sa guerre commerciale avec les États-Unis. C’est dans cet esprit qu’ont été annoncés des objectifs protectionnistes pour réduire l’impact de potentielles sanctions internationales. On retiendra la recherche de l’autonomie technologique - la Chine est par exemple très dépendante de l’étranger pour le marché des semi-conducteurs, composants essentiels du matériel informatique -, et l’accroissement de la consommation des ménages dont la part insuffisante donne une importance stratégiques aux exportations.


Benjamin Milkoff

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